15 mars 2021 : cette date sera à retenir dans l’histoire du sport féminin. C’est ce jour-là que les principales organisations syndicales du handball français se sont donné rendez-vous à l’hôtel de ville de Paris, afin de signer un accord en vue d’organiser et de garantir et protéger les droits des joueuses.
Oui, nous sommes en 2021, et jusqu’à cette date, aucune, mais oui, aucune autre discipline sportive ne bénéficiait d’une telle convention collective.
Mais que signifie avoir une convention collective pour les femmes sportives, et notamment les joueuses de handball ?
En plus de la Convention Collective Nationale du Sport (CCNS), cette dernière va permettre de professionnaliser le handball féminin.
Parmi toutes les avancées de ce texte, qui doit rentrer en vigueur le 1er juillet prochain, il y aura, entre autres, celui de permettre à une joueuse salariée d’un club de handball de bénéficier de la garantie de salaire pendant sa grossesse ou en cas de longue blessure pendant 1 an. Jusqu’à présent, cette garantie ne couvrait qu’une période de 3 mois.
Imaginez cette blessure telle que la rupture des ligaments croisés, qui vous demandera de ne pas marcher au moins 6 mois après l’opération, et reprendre petit à petit avant de retrouver, peut-être, votre état de forme au bout d’un an dans le meilleur des cas …
Un autre point, qui peut paraître surprenant, est aussi celui de l’allongement des congés payés à 7 semaines au total, identique aux hommes, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Les joueuses pourront également demander des formations en cas de reconversion professionnelle, essentielle en fin de carrière ou en cas de blessure grave, ce n’était pas non plus le cas jusqu’à cette date. Pour mémoire, la convention collective pour les joueurs masculins date de 2008, soit 13 ans plus tôt … Et cela vous étonne ? Mais il ne s’agit que de la partie immergée de l’iceberg … Les femmes sportives sont bien peu nombreuses à être professionnelles actuellement ou à pouvoir prétendre vivre pleinement de leur passion. On peut citer le cas de quelques footballeuses, des joueuses de tennis, pilotes d’Indy Car …. Elles sont rares, et la plupart elles doivent souvent concilier une double vie de femme active et de sportive de haut niveau.
Imaginer l’emploi du temps de ces courageuses relève d’un véritable casse-tête : entraînements, temps de récupération, organisation des inscriptions aux compétitions, éventuels contrôles anti-dopages, travail sur leur communication, interviews d’un côté, et travail de l’autre, pour peu qu’une vie de famille soit également leur souhait et leur réalité …. Ce ne sont plus 2, mais 3 vies que ces femmes doivent mener de front, tout en maintenant une vie équilibrée et diététique …. Et tout ceci en restant des championnes et en ayant de bons résultats !
Que ce soit en matière de sport individuel ou collectif, bien peu d’entre elles bénéficient des conseils et compétences d’un manager, ou d’un entraîneur dédié, ou d’un conseiller en communication, ou d’un agent, car rarement gratuits. Certaines entreprises ont choisi le mécénat pour les aider financièrement dans la poursuite de leur passion, car fiscalement intéressant, et les sportives leurs en sont reconnaissantes, mais elles restent très dépendantes de ce « coup de chance » exceptionnel. Les sponsors et les équipementiers semblent cependant enfin regarder du côté des filles, qui restent hélas très dépendantes du sport masculin.
Les filles se montrent, ne se cachent plus, ont des résultats, sont médiatisées, et ce marché intéresse les grandes marques telles que New Balance et notamment sa filiale Brine, qui a décidé de se concentrer uniquement sur le sport féminin, en abandonnant les équipements destinés aux hommes, mais elles restent encore rares.
On reste cependant loin des contrats mirifiques du football masculin ou en Formule 1, le chemin est long, et reste parsemé d’embûches, mais les avancées actuelles sont de bonne augure et pleines de promesses.
En matière législative, la loi n° 2014-873 du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est une réforme transversale qui vise à lutter contre les inégalités de genre. Parmi les nombreuses mesures que comporte le texte, l’article 63 impose aux fédérations sportives nationales de respecter de nouveaux quotas pour la composition de leurs instances dirigeantes. Au début de la mandature 2017-2020, 1 seul président parmi les 36 fédérations sportives olympiques était une femme. Edifiant ! De nombreuses femmes sont impliquées en matière de sport, souvent bénévoles, mais restreintes à de simples postes de secrétaires, ou de responsable du magasin, encore bien trop rares aux postes les plus élevés dans les instances dirigeantes.
Une évolution positive semble en marche, et avec elle, la professionnalisation du sport féminin, et l’implication accrue des femmes, laquelle demandera au législateur et divers acteurs du monde judiciaire d’y participer de façon active, afin de préserver et protéger ces femmes courageuses et opiniâtres. Au cabinet Céline Carsalade, nous prenons la mesure de toutes ces évolutions et avons à cœur de pouvoir conseiller ces femmes magnifiques et courageuses dans leur quotidien de femme et de sportive. Gageons que l’avenir les attend, et que nous pourrons les accompagner sur le chemin de leur réussite !
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