SPORTS : Rugby féminin : une Coupe d'Europe ?

Eté 2021 : l’équipe de France féminine de rugby à 7 termine la compétition avec une superbe médaille d’argent, là où les hommes n’ont pas réussi, hélas, à se qualifier pour cette compétition.

Automne 2021 : l’équipe de France féminine de rugby à XV bat 2 fois la célèbre équipe des Black ferns, équivalent féminin des All Blacks, lors de sa tournée en Europe.

En foot, basket, hand, volley, à savoir, les sports collectifs féminins les plus représentatifs, chacun a droit à sa compétition européenne, mais pas le rugby ?

Ce sport remplit les stades, et réussit la prouesse d’un bel audimat sur des chaînes nationales, mais ne compte actuellement que 38.000 licenciées (158.000 en comparaison avec le hand …).

Le projet d’une Champions Cup ou un Challenge européen est actuellement dans les cartons de l’EPCR (European Professional Club Rugby), mais doit faire face à plusieurs problématiques, et de taille :

– Quelle date pour cette compétition ? Chaque compétition domestique devra sans doute modifier son calendrier, impossible en 1 seule année, temps trop court pour tous ces changements potentiels.

– Le nombre de clubs présents : certaines nations ne disposent pas, actuellement, du nombre suffisant d’équipes avec un niveau homogène.

Pour preuve, lors du Tournoi des 6 Nations, ce sont avant tout le France et l’Angleterre qui tiennent le haut du panier, même si d’autres nations, telle l’Ecosse investissent de plus en plus et progressent notablement.

Si l’on prend le cas de la France, en Elite 1, ce sont principalement 3 équipes sur 14 qui se disputent régulièrement le titre de Championne : Blagnac, le Stade Toulousain et Montpellier.

Sur ce nombre global, cela ne permet pas de gommer les écarts de façon significative, et les différences de niveau sont un risque pour la santé des joueuses qu’il faut mesurer avec prudence.

En quelques années, un bond de 45% a été constaté sur le nombre de licenciées, mais le forfait général pour l’ensemble de la saison de l’AS Bayonne en Elite 1 montre la fragile croissance de ce sport sur notre sol.

Sur les 5 dernières années, près de 900 joueuses ont raccroché les crampons, soit 4.500 au total. Pour quelles raisons ?

Le rugby féminin se construit, avec ses propres exigences, et ne peut suivre forcément la même évolution que son pendant masculin. Les joueuses sont toujours, pour la très grande majorité, amatrices, et cumulent une vie d’étudiante ou professionnelle, avec la pratique de leur sport favori.

55 joueuses bénéficient actuellement de contrats fédéraux, rugby à 7 et à XV confondus, et perçoivent donc une rémunération, mais 55 seulement … C’est déjà un grand pas pour elle, mais si petit pour l’ensemble des pratiquantes du ballon ovale …